lundi 2 juillet 2012

Intervention relative à l'avis de la Région sur le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) et sur le projet de schéma régional éolien avant leur mise en consultation


Séance plénière des 27-28 juin

Intervention relative à l'avis de la Région sur le projet de schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) et sur le projet de schéma régional éolien avant leur mise en consultation



Monsieur le Président,
Madame la Vice-Présidente
Chèr - e - s Collègues


Le rapport que nous examinons aujourd’hui est le résultat d’un travail conséquent des services de la région dans des délais contraints, je profite de ce moment pour les remercier au nom du groupe socialiste.

Issu de la loi Grenelle II de 2010, co-élaboré avec les services de l’Etat, ce schéma définit les orientations et les objectifs que la Région Ile-de-France doit tenir aux horizons 2020 et 2050 en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de maîtrise de la demande énergétique, de développement des énergies renouvelables, de lutte contre la pollution atmosphérique et d’adaptation au changement climatique.

L’objectif est de taille !

Et pourtant rappelons que le précédent gouvernement qui avait à cœur de faire de l’écologie une priorité de son mandat présidentiel aura mis presqu’un an après l’adoption de la Loi pour publier en juin 2011 le décret d’application qui prévoyait une adoption des schémas avant le 12 juillet de la même année !!!
La majorité du conseil régional n’a pas attendu et le document confirme donc les priorités déjà engagées par la Région au travers les différents documents sectoriels ou de planification : Plan Régional Climat, Plan de déplacement urbains d’Ile de France, Plans régionaux de prévention et de gestion des déchets…. mais aussi évalue les efforts qui restent à fournir.

Les objectifs à atteindre sont importants mais nous le savons il y a urgence !
La Conférence de Rio+20 qui s’est achevée il y a quelques jours est un échec. Cette conférence vient s'ajouter à la longue liste des sommets internationaux infructueux pour défendre l’avenir de notre planète.

Cela démontre la nécessité de mettre en oeuvre tant à l'échelle nationale qu 'au niveau local, par le levier des collectivités territoriales, une politique volontaire.
Nous le savons, les collectivités occupent un rôle essentiel pour permettre la transition énergétique. C’est par leur impulsion qu’un changement des pratiques est possible.
L’application obligatoire des Plans Climats Energies Territoriaux (PCET) pour les collectivités de plus de 50.000 habitants impose de fournir des outils de cadrage et un accompagnement des collectivités.

Le document offre une grille de lecture compréhensible et pratique pour permettre aux collectivités d’engager une réflexion et d’agir pour limiter l’impact du territoire sur le climat.

L’écologie et la question énergétique sont bien l’affaire de tous, d’un gouvernement, d’une région, d'un département, d’une commune et surtout notre affaire, nous citoyen.

Cette prise de conscience est aujourd’hui bien présente.
La mobilisation citoyenne qui s’est organisée il y a quelques mois autour du gaz et de l’huile de schiste en est l’illustration. C’est grâce à la vigilance citoyenne que le précédent gouvernement s’est trouvé obligé de renoncer à des méthodes d’exploration qui auraient eu un impact écologique et sanitaire catastrophiques dans nos territoires.
Le groupe socialiste est satisfait de voir que la position ferme de la région sur cette question est relayée dans le SRCAE.
La quête absolue des grands groupes pétroliers qui se refusent au changement d’un modèle de société ne doit pas être un obstacle. Les citoyens doivent avoir les moyens de choisir dans la transparence.

Notre territoire francilien possède de nombreux atouts et offre un potentiel important de développement des énergies renouvelables : géothermie, photovoltaique, méthanisation...

L’éolien est bien entendu une source qu’il ne faut pas négliger et le groupe socialiste est favorable à son développement.

Toutefois, la liste des zones sur lesquelles le développement de l’éolien qui est proposé amène plusieurs questions et la première concerne bien entendu l’équilibre territorial.
Le territoire de la Seine et Marne en concentre la majorité de ces zones.
Pourquoi ? Nous comprenons que plusieurs paramètres techniques ont été pris en compte mais nous doutons de l’intégration des réalités du territoire. 
 
Il ne s’agit pas bien entendu de percevoir les éoliennes comme une nuisance a priori mais d’en appeler au respect de certaines conditions pour leur mise en place :

- condition de concertation avec la population qui, en particulier, en très grande couronne pourrait recevoir ces installations comme un nouveau désagrément, venant alimenter un sentiment de frustration et de relégation déjà puissant.

- condition de compatibilité avec l’objectif de maintien des surfaces agricoles au titre du développement d’une agriculture raisonnée qui nous est chère.
Ces différents points s de vigilance ne constituent pas des réserves de fond.

D’une façon générale, ces supports de cadrage permettront un développement des énergies alternatives que nous appelons de nos voeux, à charge pour nous qu’ils se fasse dans le respect des principes de transparence , de concertation, de cohérence et d’équilibre territorial.

Je vous remercie de votre attention.