Séance plénière des 27-28 juin
Intervention
relative à l'avis de la Région sur le projet de schéma régional du climat,
de l’air et de l’énergie (SRCAE) et sur le projet de schéma
régional éolien avant leur mise en consultation
Monsieur
le Président,
Madame
la Vice-Présidente
Chèr
- e - s Collègues
Le
rapport que nous examinons aujourd’hui est le résultat d’un
travail conséquent des services de la région dans des délais
contraints, je profite de ce moment pour les remercier au nom du
groupe socialiste.
Issu
de la loi Grenelle II de 2010, co-élaboré avec les services de
l’Etat, ce schéma définit
les orientations
et les objectifs que la Région Ile-de-France
doit tenir aux horizons 2020 et 2050 en matière de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, de maîtrise de la demande
énergétique, de développement des énergies renouvelables, de
lutte contre la pollution atmosphérique et d’adaptation au
changement climatique.
L’objectif
est de taille !
Et
pourtant rappelons que le précédent gouvernement qui avait à cœur
de faire de l’écologie une priorité de son mandat présidentiel
aura mis presqu’un an après l’adoption de la Loi pour publier en
juin 2011 le décret d’application qui prévoyait une adoption des
schémas avant le 12 juillet de la même année !!!
La
majorité du conseil régional n’a pas attendu et le document
confirme donc les priorités déjà engagées par la Région au
travers les différents documents sectoriels ou de planification :
Plan Régional Climat, Plan
de déplacement urbains d’Ile de France, Plans régionaux de
prévention et de gestion des déchets….
mais aussi évalue les efforts qui restent à fournir.
Les
objectifs à atteindre sont importants mais nous le savons il y a
urgence !
La
Conférence de Rio+20 qui s’est achevée il y a quelques jours est
un échec. Cette conférence vient s'ajouter à la longue liste des
sommets internationaux infructueux pour défendre l’avenir de notre
planète.
Cela
démontre la nécessité de mettre en oeuvre tant à l'échelle
nationale qu 'au niveau local, par le levier des
collectivités territoriales, une politique volontaire.
Nous
le savons, les collectivités occupent un rôle essentiel pour
permettre la transition énergétique. C’est par leur impulsion
qu’un changement des pratiques est possible.
L’application
obligatoire des Plans
Climats Energies Territoriaux (PCET) pour les collectivités de plus
de 50.000 habitants impose de fournir des outils de cadrage et un
accompagnement des collectivités.
Le
document offre une grille de lecture compréhensible et pratique pour
permettre aux collectivités d’engager une réflexion et d’agir
pour limiter l’impact du territoire sur le climat.
L’écologie
et la question énergétique sont bien l’affaire de tous, d’un
gouvernement, d’une région, d'un département, d’une commune et
surtout notre affaire, nous citoyen.
Cette
prise de conscience est aujourd’hui bien présente.
La
mobilisation citoyenne qui s’est organisée il y a quelques mois
autour du gaz et de l’huile de schiste en est l’illustration.
C’est grâce à la vigilance citoyenne que le précédent
gouvernement s’est trouvé obligé de renoncer à des méthodes
d’exploration qui auraient eu un impact écologique et sanitaire
catastrophiques dans nos territoires.
Le
groupe socialiste est satisfait de voir que la position ferme de la
région sur cette question est relayée dans le SRCAE.
La
quête absolue des grands groupes pétroliers qui se refusent au
changement d’un modèle de société ne doit pas être un obstacle.
Les citoyens doivent avoir les moyens de choisir dans la
transparence.
Notre
territoire francilien possède de nombreux atouts et offre un
potentiel important de développement des énergies renouvelables :
géothermie, photovoltaique, méthanisation...
L’éolien
est bien entendu une source qu’il ne faut pas négliger et le
groupe socialiste est favorable à son développement.
Toutefois,
la liste des zones sur lesquelles le développement de l’éolien
qui est proposé amène plusieurs questions et la première concerne
bien entendu l’équilibre territorial.
Le
territoire de la Seine et Marne en concentre la majorité de ces
zones.
Pourquoi ?
Nous comprenons que plusieurs paramètres techniques ont été pris
en compte mais nous doutons de l’intégration des réalités du
territoire.
Il
ne s’agit pas bien entendu de percevoir les éoliennes comme une
nuisance a priori mais d’en appeler au respect de certaines
conditions pour leur mise en place :
-
condition de concertation avec la population qui, en particulier, en
très grande couronne pourrait recevoir ces installations comme un
nouveau désagrément, venant alimenter un sentiment de frustration
et de relégation déjà puissant.
-
condition de compatibilité avec l’objectif de maintien des
surfaces agricoles au titre du développement d’une agriculture
raisonnée qui nous est chère.
Ces
différents points s de vigilance ne constituent pas des réserves de
fond.
D’une façon générale, ces
supports de cadrage permettront un développement des énergies
alternatives que nous appelons de nos voeux, à charge pour nous
qu’ils se fasse dans le respect des principes de transparence , de
concertation, de cohérence et d’équilibre territorial.
Je
vous remercie de votre attention.